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16 avril 2009

New York, The City (4)

feux ParkAvenue


Jeudi 16 avril

Lu Handke au réveil. Se prélasser en regardant par la fenêtre comme un chat. Tournicoter dans le lit. Dire : je ne fais rien. Je suis à New York et je ne fais rien. Attendre. Laisser le fil de ses pensées se dérouler comme une pelote de laine. Aller sur internet lorsque Noah prend sa douche, c’est à dire la seule fois où il quitte son ordinateur pour me le concéder. Se sentir dépendante mais pas trop car quitter l’ordi au bout de 5 minutes. Écrire ses journées en différé à côté d’une tasse de thé.
Repas du midi, qui change du sandwich : des pâtes.
Je sors pour rendre visite à la galerie Marian Goodman où se trouve une exposition d’œuvres photographiques et filmiques de Tacita Dean. Tacita, dont j’avais déjà noté le travail à la Tate Britain
de Londres est quelqu’un dont je me sens particulièrement proche. Chaque rencontre avec son travail est un immense plaisir pour moi. Travail contemplatif, surtout dans les vidéos. 3 exposées dans la galerie dont une particulièrement frappante, Michael Hamburger (2007). Vieil Anglais incollable sur les pommes (déroutant et amusant), vivant en reclus avec sa femme quelque part dans le Suffolk. Michael a la voix grésillante de la vieillesse et cultive aussi la poésie. Il y aussi la vidéo de la poire prisonnière, Prisoner Pair (2008) : gros plans d’une poire dans une bouteille ; jeux de lumières incroyables. Ressemble à ces prises de vues dans les fonds marins inaccessibles aux plongeurs où la vie aquatique a trouvé son chemin dans la pénombre la plus extrême. Énormes tirages de menhirs type Stone Age sur fond noir, peint à la main, pour se faire détacher les pierres de leur élément extérieur. Rebord des tirages courbés et assemblés en succession de 3 pour donner l’idée de l’agencement des blocs et de leur qualité sculpturale. Plus, ensemble rectangulaire de 6 ou 8 cadres (j’ai oublié) montrant un paysage imaginaire en noir et blanc, très pictorialiste mais annoté façon Dean comme dans the Roaring … (encore oublié la fin du nom) ou le travail de l’expérience maritime dessiné à la craie sur d’immenses blackboards (tableaux noirs type école). Suis restée scotchée dans la galerie quasi déserte pendant plus d’une heure.
Puis direction ICP pour donner une carte de métro à Noah qu’il avait oublié le matin sur la table de la cuisine. Par fainéantise et alors que j’avais l’idée de visiter Brooklyn, sur les conseils d’Elise, je traverse la rue pour découvrir le musée d’ICP dédié à la photographie. Exposition sur le thème de la mode avec des Steichen qui dégorgent au sous sol (plus je connais ses photos, plus je le trouve chiant. Grande admiratrice de ses photos pictorialistes il y a 4 ans. Le monde contemporain ne semble s’attacher qu’à ses photos de mode des années 20. Je note le portrait épure de Leslie Howard et bien sûr celui de Greta Garbo et de Gloria Swanson, celui avec le voile hyper connue dont il reste plusieurs versions mais je préfère d’autres portraits qui me rappelle sa prestation dans Sunset Boulevard de Billy Wilder) et des reproductions au niveau principal de photographes de magazines de mode. Nul. Une arrière salle pourtant présente les trésors d’une partie de la collection du musée. Des petites raretés telles que 2 tirages de Francesca Woodman et un d’Andrea Modica, à côté de figures plus
anciennes et classiques de la photographie noir et blanc : Diane Arbus, Frank, Friedlander et bien d’autres. Je passe un certain temps dans la librairie à feuilleter les bouquins. Tiens, Deep South de Sally Mann. Un bon point. Pas d’Emett Gowin. Des Modica que je n’aime pas ; des livres de commande sans doute. Preuve du passage, beaucoup de livres ont leurs couvertures abîmées. Je note pour plus tard, quand je serai riche, Eleanor de Callahan et le dernier d’Eggleston que je trouve très juste au niveau de l’editing. « Editing », ça y est je suis américaine. Ce n’est pas compliqué. Toutes les librairies (bookshops) photo sont désormais envahies des produits lomo. Hoga, Lomo, faux Brownies font partie des produits dérivés. Point positif : le revival argentique. Il y a même des boucles d’oreille en forme d'appareils photo. Je choisis le livre de Philip Gefter, Photography After Frank, chroniqueur pour le NYTimes. $32 avec les taxes. Puis je rentre tranquillement à la maison. Petit arrêt au Gourmet Garage pour quelques courses à $31,45. Le soir je regarde la tv. Les colocs ne la regardent pas à cause des publicités. Cela n’empèche qu’ils me vannent sur le fait que je zappe pendant les pubs. Souvent ils reprennent mes dires pour les tourner en dérision. Par exemple, sur le fait qu’à l’ENSP on passe beaucoup de temps à choisir le format des images et à accrocher. Eux, ne comprennent pas. « Si tu veux on a des posters à accrocher dans le couloir ». Ce qu’ils recherchent c’est la photo vendeuse, la photo qui fonctionne, comme disait aussi Olivier Roller. Cette soirée, alors que je regardai House, j’ai zappé pendant la publicité (c'est-à-dire, toutes les 10 min) et Noah a remarqué que passait South Park sur la chaîne Comedy Central, il m’a donc tanné pour que je mette South Park alors que je disais non car tous 2 bidouillaient sur leurs ordinateurs. Il a tellement insisté que j’ai fini par jeter la télécommande sur le lit et lui ai dit de regarder son South Park. Ils se sont exclamés en cœur : « pas content ». J’ai eu une envie irrépressible de claquer les petits morveux mais je suis allée dans ma chambre. J’ai eu l’impression d’avoir 15 ans et cela m’a profondément énervée. Du mal à trouver le sommeil.


Vendredi 17 avril

Réveil avec la découverte en cherchant mes sachets de thé d’une blatte dans le placard. Instantané : sursaut et mimique de dégoût sur mon visage. Douche, maquillage et repas à l’appart. Direction Brooklyn pour voir autre choses que des buildings. Je descends à Prospect Avenue et longe un cimetière. Quelques photos mais pas de portraits bien que des gamins jouent dans les rues. Je passe devant un worker black habillé en jaune portant un drapeau rouge dans chaque main (équivalent : mec de la DDE). Il me salue et me demande si je peux le prendre en photo. Pas de problèmes. Je fais la photo. Je me perds gentiment le long d’une highway aux abords de l’East River, attirée par tel ou tel élément. Je reprends le métro là où je l’avais quitté. Dans le métro, un jeune blanc habillé en rappeur : casquette, lunette de soleil, chaîne autour du cou, bagouses me fait des signes. Je fais semblant de l’ignorer. Il insiste alors je le regarde. Il me fait signe de le prendre en photo, je m’approche de lui, on se serre la main et je prends son portrait. Il me demande d’en faire plusieurs. J’exécute. Il demande si je connais le rappeur Jay-Z. J’acquiesce. Il dit « moi, c’est pareil mais avec un ‘R’. "Je suis Ray-Z". Le petit jeune qui se la pète rappeur est décidément un comique hors pair. "You gotta keep those pictures coz they're gonna be huge someday". Ok. Il me demande où j'habite. Je lui réponds: "France".  Lui, il habite à Staten Island. Il me fait de la pub pour son myspace puis s’en va. Décidément, c’est un signe. Je vais à Brooklyn et les portraits s’enchaînent. Bon, ce ne sont pas des portraits comme je voudrais qu’ils soient. Mister Ray-Z sera sans doute jaunasse et flou mais je joue le jeu du happy gift que me donnent les New Yorkers. Je descends pour aller au MoMA car j’ai repéré dans mon guide que le vendredi entre 16h et 20h le musée est gratos. Je fais la queue pour déposer mon sac à dos à la checkroom et c’est parti. Paul Graham, A Shimmer of Possibilities, ouais pas mieux qu’aux Filles du Calvaire à Paris. Une rétrospective sur le paysage américain. Pas spécialement bien accrochée mais des tirages que je ne connaissais pas. Rencontre physique avec des Joel Sternfeld, pas trop grand et superbes. De même pour les Stephen Shore. Des Frank, toujours des Frank. Des Dorothea Lange aussi. Je pense : « Depardon, salle copieur ». Puis en route pour de la peinture. Beaucoup de peintures. Les gens se prennent en photo devant les peintures. Un Rauschenberg sous vitre que je trouve vraiment très magnétique – sensation de pesanteur et de légèreté à la fois - et la salle des Mondrian où je ressens subitement son rapport à la musique au travers de ses toiles. 19h30, petit tour par la library vite fait puis je récupère mon sac à dos. Etonnamment, les personnes devant moi étaient les mêmes que lorsque j’ai déposé mes affaires. Je m’en suis rendue compte aux chaussures de la fille, un couple de japonais. Le monde est très petit au MoMa. Je fais un tour rapide dans un autre bookshop du musée puis sors définitivement. Dehors, des rangées de jeunes américains en sweat-shirt, bruyants. Je sors mon pola pour capter la lumière de la tombée du jour dans la rue. Je trouve un coin pour prendre un sandwich à emporter puis direction Prospect Avenue à Brooklyn – metro N - afin d’aller voir l’exposition d’Elise. A l’inverse du R, le Metro N passe sur le pont de Manhattan Bridge : vue imprenable sur la ville de nuit. Arrivée vers 20h30. Un petit tour dans la salle d’expo puis Elise me présente son mari Yen et ses amis, Verena et Michael, avec lesquels je passe une bonne partie de la soirée à discuter des choses touristiques. Michael vit à New York depuis 13 ans et est assez désillusionné sur la ville. Tout y est cher et surfait pour lui. Verena tente d’opposer gentiment son opinion. D’ailleurs, on nous demande de rentrer à l’intérieur de la galerie pour ne pas inciter les gens à boire. Notre bouteille de bière vide à la main, nous la déposons chacun par terre et continuons notre conversation. 22h, après avoir donné rdv à Elise pour une session de portraits le lendemain (arrêt Ligne L, Bedford Avenue), je rentre et sur le chemin croise une procession religieuse. Vision presque fantasmatique de gens bien habillés, portant des bougies et descendant la rue derrière un hôtel porté par 4 enfants de cœur. Je sors la caméra et filme discrètement. Métro R jusqu’à Union Square où je change pour le 6.


Samedi 18 avril

Mal dormi. Réveillée vers 8h30 pour aller assister au workshop de Robert Blake à 10h. Fatiguée mais arrivée en avan
ce à ICP. Passée devant la boutique Starbucks. Aperçois le visage de Robert qui a l’air aussi réveillé que moi. Descends à ICP (l’école se trouve au sous-sol d’un immeuble sans étages
) répondre à quelques mails. Heure du cours. Je remonte chercher un capuccino au Starbucks. Robert commence son cours en disant qu’il va faire un cours et qu’ici on est là pour apprendre des choses. Si l’on considère ne rien apprendre, on peut partir. Un grand verre de café à sa droite. Fait l’appel puis début du cours. Les Françaises montreront leurs photos demain car elles ont oublié leurs portfolios. Robert possède une intelligence lumineuse qui éclaire le travail des étudiants grâce à la mise en corrélation des réponses que fait l’étudiant à ses questions et d'exemples de la vie quotidienne ou de la photographie ou d’une culture générale poussée. Certain art de la pédagogie. Personnage mystérieux et clairvoyant. Dead pan humour. 12h15, Amélie et moi faisons la pause casse-croûte-clopes avec Robert. Reprise du cours à 13h. Coup de barre vers 13h15 malgré le café. Le cours doit durer jusqu’à 17h mais je dois partir à 15h30 car je dois rejoindre Elise à Brooklyn. Je prends le métro à Herald Square. Arrivée 15h58 à Bedford Avenue. Perfect timing. Il fait chaud. J’enlève mon manteau. Elise arrive. Nous trouvons le parc où elle veut poser. Il s’agit du parc devant lequel habite Amélie. On discute beaucoup sur le chemin. Williamsburg est bourré de jeunes branchés. Je prends une glace au chocolat dégueulasse à $2 au camion Mr Softee, garé le long du parc. L’espace vert est bondé de monde, allongé ou assis sur la pelouse. On s’installe sur un morceau de bois, au pied de l’eau. On discute puis je prends quelques photos d’elle avec Manhattan en fond. J’ai l’impression de faire de la mode. Cela m’agace mais bon. Elle sort son holga. Elle ne photographie qu’au holga. Et on commence à prendre ensemble les gens autour de nous, ceux qui viennent jeter des cailloux, les enfants comme les adultes. On ne demande rien, on prend des photos. En restant dans un périmètre de 2 mètres carré à peine, je fais 2 pellicules 36 poses. Le soleil est radieux. Les gens sont heureux. Ceci dure jusqu’à 19h. Elise me raccompagne à l’arrêt du métro et nous nous promettons de nous revoir pour faire d'autres photos ensemble car travailler à deux tout en discutant était une expérience très motivante et très euphorisante. Dans le métro, 3 blacks plantureuses se font reluquer par les voyageurs. Une en particulier porte une robe ras les fesses et ne cesse de la rabaisser à chaque arrêt. Je m’amuse à regarder les guindés semblant outré d’un tel scandale; les mecs par contre font semblant de ne pas la scruter du regard mais je vois bien leur regard en coin, magnétisé par ses cuisses. Elle sort au même arrêt que moi. Ses jambes sont toutes fines et ses cuisses chubbie. Elle porte des talons hauts. Un samedi soir. Je fais les courses pour $18,93 et rentre me cuisiner un bon plat.


Dimanche 19 avril

Ai du mal à me lever pour le workshop de Robert Blake qui doit durer jusqu’à 17h. Heure du début du cours : 10h. J’arrive à 10h25. Anaïs montre son travail sur sa grand-mère. Tirages aux couleurs passées. Nostalgie sous jacente. Paysages abstraits. Something between Loss and Lost pour moi. A midi, je mange seule. Je prends un sandwich au Subway de la 43e. Un truc immense pour $5,50. J’achète des enveloppes à Duane Reade sur Times Square, qui se situe à deux pas de l’école, dans l’idée d’envoyer des Cds pour l’expo des Rencontres et aussi des chewing-gums à la cannelle aux copains. Achète des chips Lays goût BBQ. Trop grasses et vraiment pas terrible comparées aux chips British, Walker. Retour en cours. J’épingle une dizaine de photos. Marcus montre un travail sur un gang du Bronx, très intense. Profusion d’images en noir et blanc qui ferait de bonnes couvertures pour leur musique. Aucune tonalité critique. De la belle image bien léchée de gangsta in Bronx Paradise. Arrive mon passage. Les étudiants notent une tonalité ‘peaceful’ à mon travail. Raphael y trouve une vertu psychologique dans la photo de V. avec le Ginco éclairant sa tête. Il y voit ses pensées. Je pense : "Bingo !" C’est exactement ce que je recherchais à faire. La photo de Laura évoque une lumière surprenante ; celle de Sabine, un paysage Japonais. Ce qui avait été évoqué par Marie-José Mondzain à l’ENSP avant de partir. « Shifting focus is liquid » says Blake. L’expression des modèles est neutre, ce q
ui crée une similarité et une symétrie dans mes portraits. Une autre fille, dont j’ai oublié le nom, ne voit pas des personnes mais seulement la nature. Remarque très intéressante. Tons orange-rouge. Blake fait enlever 2 images du lot (Marie, en rouge, flottant sous l’arbre ainsi que ma grand-mère sur son tabouret invisible) et justifie tout à coup une cohérence. Se pose alors la question du format, de la quantité, de la communauté de gens photographié. Où se trouve le mystère ? Blake aimerait en savoir plus et me demande pour la fois prochaine, à savoir le 2 mai, de sélectionner 4 images et de raconter pour chacune d’elle une histoire secrète sur la personne, réelle ou fictive. Il veut pousser/révéler quelque chose, qui selon lui déterminera probablement pas forcément ce travail mais un prochain. Impossible de trouver un titre encore pour moi. Attends une révélation, un tilt dans mon cerveau : le titre qui éclairera le tout et sera implacable.
« The picture is producing the people, they perform their own pictureness », dit-il. Comment aller au delà de ce 'statement' ? Il semble que mes images soient trop construites, visuelles et graphiques, ce qui empêche de voir la spécificité de chaque personne. Piège mental. Ai l’impression bizarre que mes portraits sont une projection mentale. De quoi ? Durant le cours je note cette anecdote de Blake: "When Diane Arbus had a camera in her hand, she was invicible." Sans appareil photo, elle était timide et effacée mais un appareil autour de son cou et elle traquait les gens dans Central Park jusqu’à obtention de l’image. La photographie, ce pouvoir incroyable. Amélie montre son travail conceptuel. Certains de ses projets sont très drôles. Le cours dure jusqu’à 17h30. A la sortie du cours, je regarde mes mails. Blake m’intercepte et me propose un verre mais je dois partir pour rencontrer Ariane et Alain Kirili, contacts donné par MO. Echange de numéros. Nous remettons le verre à plus tard. Fixé rdv avec Ariane Lopez-Huici (photographe) par email au préalable. Ils organisent un concert dans leur loft à Tribeca, 17 White Street. Arrivée à 18h30, arrêt Canal Street. Le concert de free jazz débute lorsque j’arrive. Je fais semblant de m’intéresser à la musique en cherchant l’hôtesse des yeux. Je me présente, je reçois un ‘hug’ américain avec un « Welcome to New York » puis j’écoute la fin du concert. Je grignote de mauvais apéritifs au fromage recomposé avec du coca light. Un mec, la quarantaine tapée m’aborde et nous discutons. Il est peintre, musicien. Il s’appelle Mark Jones. Il a des cheveux semi long et légèrement bouclés. Il me fait penser à ‘Weird Al’ dans Ghost World. Il est là pour rencontrer le percussionniste avec qui il doit faire un concert à Los Angeles en juillet prochain. Il habite à la campagne, à 1h de NYC. Nous discutons et il me demande mon numéro. Je m’en fous, je lui cède, pensant que Ariane lui avait demandé de me parler pour que je fasse son portrait. La table est vide et l’essentiel des invités partis. Ariane me présente Marilia Destot, qui me tend immédiatement sa carte de visite. Petite jeune femme au visage et habit de poupée. Elle a réalisé avec son mari, Damien, un documentaire sur les Kirili qui sera diffusé le 5 mai. Il faut que je vienne. Je ne serai pas là le 5 mai, je serai déjà partie. Je pense, « Ouf ! » Au dos de sa carte de visite, figurent son numéro New Yorkais et son numéro Parisien. Je fais une pointe d’humour en notant qu’il manque son numéro Berlinois. Elle dit qu’elle a eu une mention spéciale pour la Bourse du Talent section Paysage. Alain Kirili a un accent français à couper au couteau et parle ostensiblement pour qu’on le remarque « We spiiik frrrrench wive a frrrrench aksente, Ahahahahah ! ». Rires. 17 White Street, le bastion potentiel de l’humour ringard ou de la simple maladresse. La cérémonie des présentations est guindée. Je suis présentée comme une fille recommandée par mon professeur, M.O.. Je réalise que la carte de visite (virtuelle ou concrète) est un outil essentiel. Je donne la mienne à Marilia, par devoir American Psychosien. Etrange sensation de fausseté et d’hypocrisie planant dans l’air. Je décide de partir. Remercie l’hôtesse, petite femme maigrelette habillé de vert pour souligné ses grands yeux, et l’on décide de se recontacter pour un portrait. Regard insistant de Mark Jones. Me propose d’aller manger un truc. Refuse poliment et fuit avec la lenteur des gens respectables. Dans la rue, bouffée d’air revigorante. Je trace mon chemin loin des mondanités.
Dans quoi me suis-je embarquée en voulant bien faire ?

On verra demain.



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