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30 novembre 2010

About poetry (2)...


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Novembre est mien car il est hyperactif, jusqu'à l'épuisement physique.
Novembre chatoie comme les ciels de Terrence Malick.
Novembre où je fus pour la première fois de ma vie professeure.
Novembre où se tint ma première exposition à Paris.
Novembre et l'accueil inconditionnel des amies.
Novembre ou le départ de Fanny.
Novembre où je revis Londres — sans comparaison, La ville.
Novembre où je décidai de faire de mes 28 ans une épiphanie.
Novembre 2010...
Où les songes s'électrisent,
Où je deviens érotiquement abrasive.

 





Une philosophie de vie

148429_10150129495595200_689535199_7899388_1157102_n "Elle se rappela, tout à coup comme si elle avait découvert un trésor, qu'elle aussi avait son travail. L'éclair d'un instant elle vit son tableau, et pensa: Oui, je mettrai l'arbre plus au milieu ; j'éviterai ainsi ce vide malencontreux. Voilà ce que je vais faire. Voilà ce que je cherchais. Elle attrapa la salière et la reposa sur une fleur brodée sur la nappe, afin de ne pas oublier de déplacer l'arbre."

Virginia Woolf, Vers le Phare, 1927



 

Louise_Jane_Jopling__n_e_Goode__later_Rowe__by_Sir_John_Everett_Millais__1st_Bt Le 25 novembre, autour de 17h, un attentat poétique.
Dans la boutique souvenir, je déposai subrepticement des images de ma série 'Mindscapes' derrière le portrait carte postale de Virginia et de Louise Jopling, les deux plus belles femmes du National Portrait Gallery.
Une façon pour moi de célébrer leur vie avec panache.

 




Always astonished by beauty

 

 

"I've looked at clouds from both sides now
From up and down, and still somehow
It's cloud illusions I recall
I really don't know clouds at all"

 

 



Exposition du 3 au 7 novembre au Centquatre

Sur les 25 dossiers que j'envoyai cette année pour soit, montrer une partie de mon travail, soit être accompagnée pour le continuer dans une résidence d'artiste quelconque, une seule réponse positive: le concours "Jeune Création 2010" dont le résultat fut une exposition de 5 jours au Centquatre à Paris.

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© Vincent Pasquier, le vernissage au 104, le 2 novembre 2010


 

Un grand merci à tous ceux qui se sont déplacés pour momentanément apaiser l'angoisse de la photographe.

 





"But now it's just another show
You leave 'em laughing when you go
And if you care, don't let them know
Don't give yourself away"

 

 

 

 

"Quel beau métier, professeur." (attention contrepèterie)

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© Patrick Swirc, Isabelle Adjiani dans La Journée de la Jupe


Du 5 au 19 novembre, un nouvelle perception, celle de pédagogue.

Professeure d'anglais dans un collège, je saisi enfin l'ampleur de l'action de transmettre un savoir au sein d'une structure que je qualifierai de quasi désocialisée et de quasi déshumanisée par manque d'effectifs (surveillants/ accompagnateurs) et de moyens (équipement informatique datant du 4e siècle avt J.C., environnement à la frontière du carcéral dont les règles obstructives et contraignantes ont été édifiées pour canaliser des comportements de plus en plus déviants).
Les outils: un livre d'anglais bordélique qui doit servir de support pédagogique, un workbook (sorte de cahier de vacances) permettant la découverte et le report de la leçon avec des phrases à trou à remplir par l'élève, un cahier de cours, un cahier de brouillon et enfin le fameux "carnet de liaison" qui retranscrit les dérives comportementales et autres manquements aux devoirs. Le prof, dont la mort idéologique est, me semble-t-il, programmée, au travers non seulement de ces innombrables éléments dits "pédagogiques" mais aussi par le temps qu'il passe sur un cours d'une durée présumée de 50 min. à faire l'appel, rédiger des fiches comportementales, faire de la discipline et éviter le débordement collectif de la bêtise généralisée, se débat pour faire passer l'essentiel, voire le condensé, d'un savoir nécessaire. Mes élèves, aux potentiels incroyables, parfois turbulents, parfois réactifs, parfois à l'écoute, parfois dans les nuages, parfois au cirque, parfois psychotiques, parfois… La prof, souvent super Nanny des Temps Modernes, souvent répétitive, souvent dépassée, souvent acharnée, souvent exténuée, souvent amarrée, souvent capitaine d'un vaisseau troué, souvent… mais toujours dans un effort maximal à transmettre la connaissance non assimilable par wikipédia et autre outil techno-pharmaceutique.

2 niveaux à appréhender: trois 6e et deux 5e. 18h de cours par semaine.
De l'oral, des exercices, des leçons annotées au marqueur avec 4 couleurs. La voix théâtrale et le doigt pointé.
Nonobstant les avertissements, cinq élèves collés pour comportements irrespectueux. Deux d'entre eux se verront offrir un livre pour avoir modifié leur attitude et réussi à construire une nouvelle relation avec le cours d'anglais.
Un "sale pétasse et sale connasse" en condamnera un à l'exclusion et au conseil de discipline.
Des sacs de bonbons pour le dernier cours. Un paquet d'émotion.
Un profond respect pour ce métier (et les personnes qui le pratiquent), digne de la Chevalerie.
L'Éducation Nationale est le premier budget de l'état. Qu'il le reste !
Les Chevaliers gardent courageusement le royaume et assurent la souveraineté de la culture et des fondements de l'humanité.

 

 




In a nutshell




I try to move in Life like F. Toulour in a laser field.







London

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'A room with a view' - 39b Glenarm Road, London

 

Du 23 au 29 novembre, dans la ville de mes rêves.

 

Londres, où je devais initialement retrouver mon amie Sarah H. (cf. la toute première page de ce blog), qui décrocha "her dream job" au Caire, deux jours avant mon arrivée ! Personne magique, sans doute parmi les plus généreuses que je connaisse, Sarah vivotait à Londres entre bénévolats, aide à l'intégration/insertion des étrangers dans son pays ou dans le communément appelé: "associatif humanitaire", je fus donc bienheureuse de la voir saisir une occasion de prolonger sa route au Moyen Orient, non sans quelques petits émois à l'idée que nous ne célèbrerons pas nos retrouvailles avec la dégustation d'un "Ben's cookie", comme la fois dernière à Oxford.

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Comment raconter Londres ?

Sa luminosité bleue ? Son brouillard blafard qui parfois dès l'aube enveloppe La City et voile St Mary Axe pour mieux la déshabiller le long de la journée ? Comment raconter les pérégrinations photographiques dans le froid piquant, de Lower Clapton (Nord Est) à la sinueuse Tamise ? Les vitres embuées à l'étage des bus rouges qui ouvrent vers la délectation des perspectives ? Comment raconter la saveur du thé après une longue marche ? Comment raconter la lumière des paysages de John Constable, qui fait tant d'ombre à celle, édulcorée, des toiles de J.M.W. Turner ? Comment raconter l'hospitalité  et les rires de mes 3 colocataires, Adele, Rachel et Anna ? Les délices de la confiture "Wilkin & Sons" au réveil ? Comment raconter les envols des pigeons de Fitzroy Square ? Comment raconter les premiers portraits remaniés et incomplets de Thomas Gainsborough ? Les chips "Walkers" à la "Worcester sauce" ou vinaigrées ? La fraîcheur du vent sur le Millennium Bridge, un dimanche soir, le nez pointé vers la cathédrale St Paul, illuminée ? La découverte du peintre Lucas Cranach ? Une grisaille — what a word ! — de Louis-Léopold Boilly ? Comment raconter le brusque désir d'embrasser le buste, au regard de marbre, de Robert Southey à la National Portrait Gallery ? De caresser l'esprit de  J.E. Millais en dépouillant les traits de l'élégante et vaillante Jopling ? Comment raconter les beanz on toast et les mashed potatoes ? La dernière feuille orangée qui, chaque matinée épiée, du vieil arbre trônant dans le "backyard", tomba la veille de mon retour en eurostar ?

 

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Lucas Cranach, Portrait of a Woman, 1525 / Louis-Léopold Boilly, A Girl at a Window, after 1799 /
Les deux filles de Thomas Gainsborough, 1579-1761



Comment raconter Londres ?

"One might fancy that day, the London day, was just beginning. Like a woman who had slipped off her print dress and white apron to array herself in blue and pearls, the day changed, put off stuff, took gauze, changed to evening, and with the same sigh of exhilaration that a woman breathes, tumbling petticoats on the floor, it too shed dust, heat, colour; the traffic thinned; motor cars, tinkling, darting, succeeded the lumber of vans; and here and there among the thick foliage of the squares an intense light hung. I resign, the evening seemed to say, as it paled and faded above the battlements and prominences, moulded, pointed, of hotel, flat, and block of shops, I fade, she was beginning. I disappear, but London would have none of it, and rushed her bayonets into the sky, pinioned her, constrained her to partnership in her revelry."

Virginia Woolf, Mrs Dalloway, 1925

 

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le portrait de John Constable / 29 Fitzroy Square / John Constable, The Hay Wain, 1821  / J.E. Millais, Louise Jopling, 1879



 

"It's life's illusions I recall
I really don't know life at all"

 

 



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Projet M.O.

lu: La Sagesse tragique, essai sur Nietzsche (LdP, 2005)
vu: le jeudi 18 à Paris, au Théâtre du Rond Point

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offert le 18.nov., gare de Vaugirard: Apostille au Crépuscule (Grasset, 2010)
Les mots de M.O., que j'annote au fil de mes lectures: 

      gnomon                                                                        entropie

                                       architectonique

                          cosmologie                                      immanence


  d'aucuns

 





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Commentaires
T
N'es-tu pas trop enthousiaste cependant ? :-P
F
La suite, la suite ! ;-)
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