Galerie de portraits " Les grands
Galerie de portraits
" Les grands portraitistes sont de grands mythologues. "
On me pose souvent la question de ce que je veux dire et montrer au travers de ces portraits; de donner ma définition du portrait. Lorsque je réfléchis à une réponse, je n'arrive pas à la formuler correctement et je me chiffonne dans une sorte de mécanisme dialectique, froissant des notions telles que l'intérieur et l'extérieur, l'absence et l'extrême prégnance d'un être à l'image, l'expression d'un pseudo-romantisme postmoderne ou l'idée d'une justesse et d'une vérité photographique, notions glissantes et sacrément casse-gueules.
Puis soudain, le rien. Le surgissement de l'absurde. Ce travail est absurde.
Je regroupe les contacts. Je reviens à la base, aux fondamentaux, à l'historique du travail. Protocole des images: aucun à part le choix de la chambre photographique. Scénario: extérieur jour. Actions: agencer, cadrer, manipuler et attraper le moment, qui dure en concentration et intensité pour celui ou celle qui se trouve devant l'objectif. Nous prenons tous deux la pose, autour d'un thé, d'une discussion ou d'une photographie. Je suppose que l'anecdote devrait s'énoncer en évidence: la construction d'un rapport à l'autre; sans doute, l'accueil obligé et agaçant du miroir.
Je pense que mon rapport au portrait est à peu près celui-ci: Quand j'étais au collège, je voulais être prof de Bio. En terminale, la biologie cellulaire me fascinait encore malgré les sales notes: la mitochondrie, l'ADN, la transmission des gènes, l'établissement phylogénique des espèces, la gaine de myéline qui recouvre les neurones, les neurotransmetteurs chimiques, les synapses, les bestioles qui s'agitent sous l'œilleton du microscope, le moisi qui s'est déposé dans la boîte de pétri, les feuilles de charmes que l'on dessine avec minutie sur du papier Canson perforé, lire La Hulotte sous la couette, le fonctionnement du système digestif... enfin, l'ensemble des mini systèmes qui traduisent notre condition. Je pensais que la biologie était une science miraculeuse, que découvrir les fondements de ce qui faisaient de nous des êtres fonctionnels, habités par la vie, étaient de l'ordre de la magie. Transmettre cette magie, voilà ce que je voulais faire à l'époque.
Cela n'a pas trop changé. Je ne porte pas de blouse blanche mais je suis certaine d'avoir troqué le microscope contre l'appareil photographique. Il s'agit plus que jamais de montrer les bruissements extérieurs de ce qui fait de nous des êtres humains, d'être à l'affut du vivant dans son environnement, observer les êtres dans l'être avec pour significative différence entre mon rêve d'alors et celui d'aujourd'hui, la création. La création est ce miroir dont je parlais au début, celui que promène Stendhal au début du Rouge et Le Noir, celui, littéral et central, des Epoux Arnolfini de Jan Van Eyck. Cet élément qui dépasse la simple observation du vivant/réel et qui élève la recherche à l’accession, me semble-t-il, de la conscience. Dans le cas des portraits, la fascination du médium tient pour moi dans la création d'une utopie, celle de la captation de l'être intérieur.
Respectivement dans cette section: Mélina, Aurélie, Antoine, Marie, Olivier, Chloé et Sabine
Quelques rencontres faites en septembre
Des musiciens comme je les aime...
et puis Michel, un philosophe comme je les aime.
3 jours passés à Amsterdam: Hier Staat U
Somnolences exacerbées dans les bus Eurolines, cyclisme à haute dose, overdose de Van Gogh et analyse du foutage de gueule de Damien Hisrt avec son crâne de crystal au Rijksmuseum. Il reste bien les Rembrandt, deux Vermeer et les De Hooch pour agrémenter les salles, je confirme. Helen Levitt au FOAM et Gaspar Friedrich à l'Ermitage. Une ville trop coquette pour être photographiable.
Le dépaysement est sans appel.
A ma grand-mère,
qui j'espère ne verra jamais cette photo.
Pour tout contact: teatiny@gmail.com